« Une autobiographie révèle généralement que tout va très bien chez son auteur, sauf la mémoire. » Franklin Jones

Ma quête d’autarcie me fait pratiquer tous les métiers : cueilleur d’arbres, bûcheron, scieur, luthier et musicien. Je me suis même essayé à la coutellerie pour être en mesure de fabriquer mes propres outils tranchants. Voilà qui me donne joie de vivre et sentiment puissant de liberté. C’est en aventurier libre que je vois ma destinée, que je compare souvent à un voilier qui navigue, au gré des airs et des opportunités.

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La route parcourue s’allonge jour après jour… Il faut dire que ça fait longtemps que je chemine. Avec l’expérience du temps qui passe, je perçois mieux les valeurs qui définissent mon action : j’aime le simple, le sensé et l’authentique.

Toutes ces années au service de la lutherie et des musiciens ont transmuté ma quête de départ : la perfection technique. L’artisanat s’est maintenant revêtu d’attentes philosophiques et même spirituelles. J’ai compris que la musique est un langage sonore, j’ai saisi que la qualité sonore n’est utile que si elle est associée à une intention de communication. Il n’y a pas de musique s’il n’y a pas une histoire qui est racontée.

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Lorsqu’un guitariste nous met dans l’oreille ce qu’il a sur le cœur, ce que nous entendons c’est le son de son instrument et ce que nous percevons est l’addition de ce son associé au charisme de l’interprète, sublimé par l’instrument. Une bonne guitare ne doit pas seulement être belle, « sonner », elle doit aussi inspirer celui qui la joue.

Je mets tout mon savoir-faire dans la réalisation de mes guitares et tout mon savoir-être dans l’intention qui habite mon travail. En ce sens, je suis très touché par les maîtres Zen qui n’exercent leur art qu’après s’être préparés lors d’une méditation dans le temple. Ensuite seulement ils entrent à l’atelier et commencent l’œuvre.

Je suis Celte. L’esprit celte ne connaît pas la hiérarchie. Tous sont au service du clan, en parfaite horizontalité. Cette égalité ne se limite pas aux hommes : les peuples des minéraux, des plantes et des animaux sont en équivalence avec le peuple des hommes. J’y suis particulièrement sensible car mes plus grandes initiations, ce sont les arbres qui me les ont offertes.

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J’ai redécouvert la forêt en compagnie de Lorenzo Pellegrini, le Cueilleur d’arbres. En sa compagnie, j’ai cultivé un respect et un amour sans limite pour elle que je souhaite à mon tour vous partager. Nos bois locaux peuvent rivaliser sans complexe d'un point de vue esthétique avec les plus précieux des bois exotiques. Nul besoin de chercher ailleurs ce que nous avons sous la main. Il est fort agréable de redécouvrir qu'il n'y a pas besoin d'aller ailleurs pour trouver son bonheur.

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Tout est là, près de chez soi !